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"Shark Attack" - Floride - Août 2002
Durant l’été 2001, les attaques de requins se
sont apparement multipliées sur la côte Est des Etats
Unis, notamment en Floride.
Chaque fois, la presse s’est emparée de
l’affaire, et la tension monte, faisant facilement ressortir les
vieilles peurs, les angoisses bien construites par les grosses
productions hollywoodiennes mettant en scène les squales
incontrôlables. Comme souvent, tout s’est
mélangé dans un maëström médiatique
savemment orchestré.
Face à ce déferlement, les scientifiques du monde
de la mer tentent d’apporter des explications, de relativiser, et
dans un premier temps d’informer.
Quiqu’il en soit, les statistiques sur les attaques de
requins sont en hausse, principalement sur la côte Est des Etats
Unis.

Langdom Beach - Pensacola - Floride - Août 2002.
Tout démarre sur cette plage de Floride, le 6 Juillet 2001.
Un enfant de huit ans, Jessie Arbogast, est attaqué par un requin dans 60 centimètres d’eau…
Le squale lui arrache le bras, causant de grandes pertes de sang.
Le bras a été récupéré dans
l’oesophage de requin par un garde-côte, puis greffé
!
Le garçonnet se trouve depuis dans un «coma léger».
Vance, l’oncle de Jessie, se jette à l’eau pour secourir son neveu.
L’histoire est incroyable, elle est très vite
relayée par les medias qui s’emparent de l’affaire.
Il est recommandé de ne pas se baigner seul,
particulièrement aux premières et aux dernières
heures du jour, c’est “l’heure des requins” !

New Smyrna Beach - Floride - Août 2002
Le cas de Jessie, et toutes les autres marques
d'agressivité des requins ont été largement
répercutées à travers les États-Unis
dès le mois de Juillet.
Très vite relayées par les medias, l’affaire de Jessie fait grand bruit.
La psychose atteint des sommets quand CNN envoie un
hélicoptère au large des côtes de Tampa, en
Floride, et signale des centaines de requins.
Les médias américains sont alors critiqués
pour leur couverture des attaques de requins par le gouverneur de la
Floride, Jeb Bush, frère du président des
États-Unis. «La couverture (des médias) est
disproportionnée par rapport au problème auquel nous
faisons face», a-t-il dit à des journalistes.
D’un autre côté, il est bien évident que le
phénomène “Dents de la mer” tente
d’être minimisé par rapport à ses
implications sur le tourisme !!!
Si la plage est un des spots de surf de la côte Est des
Etats Unis, c’est aussi l’endroit où il y a le plus
d’attaques de requins.

New Smyrna Beach.
Au cours de la dernière semaine du mois d'août 2001,
au moins neuf personnes ont été attaquées par des
requins à New Smyrna, en Floride, à quelque 360 km au
nord de Miami. Une partie de la plage à été
fermée à la baignade.
Sur 49 agressions ayant eu lieu dans le monde depuis le
début de l’année, une vingtaine se sont produites
sur les côtes de la Floride.

New Smyrna Beach.

“Beach Patrol” à Pensacola.
A bord de l’hélicoptère de la patrouille.
10h00 du matin. Six requins sont repérés…

La plage de Pensacola.
90 % des attaques de requins sur les hommes ont lieu dans moins
d’un mètre d’eau. Une question statistique !
Les scientifiques sont à peu près d’accord
pour dire que les agressions sont de plus en plus nombreuses. Sur le
sens véritable des chiffres, les interprétations
divergent. Différentes hypothèses sont approchées
pour comprendre ce phénomène :
Certains y voient le résultat mécanique de
meilleures statistiques ou celui d’une population de nageurs et
de surfeurs qui augmente. L’urbanisation de la Floride fait
patauger des foules entières dans l’eau claire et
tiède, et peu profonde, augmentant donc considérablement
le risque statistique.
D’autres décélent une agressivité
montante chez les squales, qu’ils imputent à la baisse des
stocks de poissons dans les mers du globe.
La vérité emprunte certainement aux deux explications.
On a même parlé de réchauffement
planètaire, qui changerait le biotope des requins, et les
pousseraient à remonter plus au Nord… Comment faire la
part des choses ?
Il est aussi vrai qu’après avoir été
décimées pendant des années, les
différentes populations de requins se reconstituent, la
population augmente.

Sur la jetée, les pêcheurs appâtent au petit poisson.
Il n’est pas rare d’attraper un requin.

Gainsville - Floride.
International Shark Attack File.
Georges Burgess, directeur, et son laboratoire d’Ichtyologie, à l’université de Floride.
Selon le Centre international chargé de recenser le nombre
d'attaques non provoquées de requins contre des humains
augmente, mais évolue normalement. Il était de 79 en 2000
dans le monde, contre 58 en 1999.
La plupart des scientifiques ont donc passé leur été à minimiser le phénomène.
(L’année 2001 n’a rien d’exceptionnelle,
en général, 8 décès par an, cette
année 2 seulement recencés)
En dépit de l'émotion, les experts ne cessent de dédramatiser.
Il insistent sur la prévoyance, et opposent au discours
catastrophiste des medias celui de la prévoyance, celui de la
connaissance nécessaire de l’animal, et des risques
encourus par ceux qui fréquentent la mer.
Un discours pas facile à entendre par nombre
d’américains obsédés par le “tout
sécuritaire”.
Au delà, y-a-t-il des moyens de prévoyance fiables pour l’avenir ?
(en Australie, projet d’installer des émetteurs sur les grands blancs, et de les suivre à la trace)
Il y a fort à parier qu’avec l’accroissement
de l’urbanisation sur les côtes, la civilisation des
loisirs, (réduction du temps de travail, mode des sports de
glisse, etc…) les statistiques concernant les attaques de
requins sur les hommes ont de fortes chances d’augmenter.
Une façon de les diminuer est de ne pas oublier qu’en rentrant dans la mer, nous entrons chez eux…
Pour en savoir plus :
Le site des archives internationales sur les attaques de requins,
de notre ami Georges BURGESS, à l’université de
Floride, une mine de renseignements !
http://www.flmnh.ufl.edu/fish/Sharks/ISAF/ISAF.htm
=:-)